Saint Vincent de Cosse 24220 (complet)
Balade du 25 au 27 avril 2025 (3 jours), organisée par FrédérickNous avons enfin atteint la date mythique du vendredi 25 avril. Fini l’hiver. Fini le canapé,fini les séries Netflix où je ne savais plus si j’étais moi ou un chef viking mal rasé perdu dans un drame nordique.
C’est terminé tout ça. Rideau, on remballe la couverture polaire.
Ce 25 avril de l’an de grâce 2025, le soleil a percé les nuages dardant fièrement ses rayons sur la belle endormie, Bordeaux.
Et là, dans un moment digne des plus grands films, ma moitié débarque dans la cuisine, me prend la main avec ce regard qui touche directement mon coeur
Elle me dit, d’une voix douce comme le ronronnement doux d’une belle Italienne je veux parler ici d’une DUCATI vous l’aurez tous compris mais je préfère préciser, je connais les moqueurs sur les Ducats Si Si j’ai le noms
"Ça va être top, mon pti Fred."
Et là, j’ai vacillé. Une larme a failli tomber. Oui, une larme. Alors je l’ai regardée droit dans les yeux, avec toute la noblesse d’un motard prêt à conquérir l’horizon… et j’ai lâché LA phrase.
Pas un discours. Pas un monologue.
Non. Juste :
"Yes !!! On the road again"
Bref, le p’tit déj' englouti, la Ducat est prête depuis la veille, oui, j’suis prévoyant… ou impatient, au choix. Y’a plus qu’à foncer au point de ralliement, le parking de l’Intermarché de Montussan lieu mythique où les motards se retrouvent comme des chevaliers modernes... en cuir.
Je fais le plein, et je rejoins la fine équipe. Je les vois déjà, le regard vissé sous les casques, les pneus qui fument presque d’impatience. L’ambiance est chaude, tout comme le soleil, merci au Dieu RA, qui a dû troquer son char contre une vieille Harley 1800 cm3 tellement il cogne.
Ça fait du bien de revoir les potes, en forme olympique ou presque, y’en a un qui boite déjà sans avoir roulé, mystère…. On sent que le week-end va envoyer du lourd. Objectif, la Dordogne, ses virages, ses foie gras, et ses radars sournois.
Après les consignes de sécurité d’usages,deux escadrons se forment : le premier mené par Sir Régis, alias "le Trajectologue" qui freine en ligne droite mais accélère en virage, et le second par Sir José, dit "José l’incliné" – un classique à la sauce motarde, précis comme un compas.
Let’s go, la route nous attend… et les moucherons aussi.
La matinée se déroule comme dans un rêve sur route sèche. Ça roule bien, les routes sont belles, pas un gravillon à l’horizon, et le soleil tape juste ce qu’il faut pour sécher les pneus sans faire cuire le motard. Bref, que du bonheur !
Pause café obligatoire : arrêt dans un petit troquet local pour un p’tit noir bien mérité. C’est le genre de moment où tu retires le casque en laissant s’échapper un "Pfiouuu". On rigole, on débriefe les courbes, mention spécial à Régis et José qui ont enchaîné avec une telle précision qu’on aurait dit qu’il avait collé un GPS sur chaque virage.
On reprend la route direction l’aire de pique-nique de Badefols-sur-Dordogne. juste au bord de la rivière. Même les oies du coin viennent nous saluer — ou alors c’est l’odeur du sandwich au pâté qui les attire,à étudier…
Après cette pause bien méritée, on remonte en selle direction notre point de chute, Le Coustaty, à Saint-Vincent-de-Cosse. Mais avant… l’étape sacrée, l’apéro.
Et là, inutile de chercher qui s’y colle, Jean-Jacques, dit "JJ le Radar du Rayonnage", dégaine son caddie comme d’autres sortent un Roadbook. Il connaît le plan du supermarché par cœur. Rayon spiritueux ? Il le sent à dix mètres. Quantités, marques, goûts ? Il gère tout ça de tête, le JJ. Une vraie légende vivante du 51°.
Courses rangées sur les bécanes façon Tetris on file vers notre villégiature. Accueil chaleureux, distribution des chambres, et chacun commence à repérer où sera posée la glacière pour ce soir.
La soirée s’annonce bien, cadre bucolique, verdure à perte de vue, ombrage naturel comme dans un spot de pub pour infusion bio, sauf qu’ici, c’est l’apéro qui infuse. On s’installe dehors, les motos encore tièdes garées en ordre de bataille, les pilotes en mode détente totale. Les casques tombent, les casquettes sortent.
JJ "le Radar du Rayonnage" déballe les munitions. Pastis, bières, vins… et un saladier de pti punch offert par la maison y’a de quoi ravitailler un paddock entier. Les verres s’entrechoquent, les vannes fusent plus vite qu’un shifter en descente, et le niveau des bouteilles baisse en proportion directe du volume sonore.
Gillou nous sort même une leçon de trajectoire... avec un saucisson, qu’il découpe en courbe idéale. Du grand art. je suis impressionné par le talent de notre vice président
On enchaîne avec le repas ou l’ambiance continue à monter.
Et là… plot twist.
Une enceinte Bluetooth se connecte au deuxième essai, parce que bon, le Wi-Fi rural c’est comme un carburateur mal réglé. Et qui c’est qui s’improvise DJ du paddock ? Notre Sir Régis, "le Trajectologue du dancefloor". Le mec passe des courbes au groove avec une fluidité qu’on ne soupçonnait pas. En deux tracks, ça part en cacahuète contrôlée : ça danse, ça chaloupe, ça fait des figures douteuses entre les tables.
Jean-Jacques se lance dans un "Madison libre", Phil le pti frère de JJ improvise une valse solo avec son verre à la main qu’il garde toujours à l’horizontale,total respect, même les moustiques s’arrêtent de piquer pour mater le spectacle.
La soirée ? Une pure réussite. Une de celles où tu te dis que la moto, c’est cool… mais la bande de potes autour, c’est encore mieux.
Le lendemain, réveil progressif pour les survivants de la piste de danse Ça sent le pti déj’ dans l’air : café qui fume, pain encore tiède, confiture qui colle déjà aux doigts et discussions mi-endormies, mi-délirantes autour de la table.
Certains émergent en mode zombie avec le casque à la place du cerveau, d'autres jurent qu’ils ont vu Christophe Alias “Le Jésus du pignon 33” danser avec une poupée , mais personne n’ose vérifier.c’est miraculeux?
Mais surtout… on regarde le ciel. Et là, ce n'est pas la joie. Les premiers nuages se pointent à l’horizon. Le genre de nuage qui ne vient pas pour faire joli. Un rapide coup d'œil aux téléphones alerte météo en vue, humidité à 98 %, et précipitations imminentes. En langage motard : “On va se faire rincer grave. Fred, notre président toujours optimiste, lâche un "Nan mais c’est localisé hein, ça va passer peut-être à côté !" — ce qui, en langage météo motard, veut dire : "On va prendre la douche de notre vie, mais faut garder le moral."
On plie bagage sous une petite bruine sournoise, celle qui dit bonjour discrètement puis s’incruste pour la journée. Le genre de pluie fine qui ne fait pas de bruit mais qui te trempe jusqu’aux chaussettes
Les moteurs ronflaient déjà comme des bêtes prêtes à bondir, quand soudain… BOUM ! Un rayon de soleil transperce les nuages et éclaire la cour comme dans une pub pour lessive ou le linge sèche sur le fil. Et là, au beau milieu des motos fumantes, une apparition céleste : Jean-François, alias désormais "Le Curé de la Bielle", en soutane et en mission sacrée, pour bénir les motards… avec la bénédiction justement très complice de Soeur Florence et Soeur Corinne,
La route jusqu’au point de rendez-vous pour le pique-nique la fameuse grotte de Lacave s’annonce humide mais roulable. On démarre en ordre dispersé, le rythme est prudent. José et Régis trouvent encore moyen de poser des trajectoires propres malgré le bitume mouillé, pendant que d'autres roulent en mode "savonnette prudente".
Et là… entre en scène René, dit "La Science".
Toujours calé, toujours précis, le René. GPS à jour,CARPURIDE flambant neuf et carte Michelin dans la sacoche au cas où, on sait jamais, il se propose comme ouvreur. Et comme on n’est pas du genre à douter de celui qui a toujours une explication scientifique à tout — même à la cuisson de la saucisse de la veille, on dit banco.
Sauf que voilà. René "La Science" a zappé un paramètre. Un tout petit truc. Résultat : détour surprise. Mais attention, pas un petit crochet hein. Un vrai détour comme on les aime : 15 bornes de routes sinueuses, vues panoramiques à couper le souffle, villages médiévaux sortis d’un dépliant, et un virage où même José a levé un sourcil en disant : "Ouh, joli, celui-là."
Bon, on arrive avec un peu de retard au lieu-dit La grotte de Lacave un peu humides mais avec des souvenirs plein les visières. Et au fond, on ne lui en veut pas à René. Parce que franchement, sans lui, on aurait raté un sacré morceau de paysage. Merci mon Pti René
Et puis faut bien l’avouer : c’est aussi ça le road trip moto. Des erreurs de navigation… qui deviennent des souvenirs à raconter autour du prochain apéro.
Finalement, malgré un départ bien trempé le pique-nique se déroule au sec, presque miraculeusement. Le ciel nous a fait une pause syndicale, juste à temps pour qu’on puisse sortir la charcuterie, le fromage etc…. On casse la croûte avec vue sur la verdure, quelques blagues douteuses. Didier détenteur de son nouveau jouet un GS 13 000 aux couleurs magnifiques nous cale une trajectoire de découpe parfaite dans un camembert, pendant que René "La Science" nous sort une explication sur l’angle d’attaque optimal pour beurrer une tranche sans la casser. Du grand art.
Mais voilà pas qu’Omar, alias désormais "Le Saigneur de la Plancha", décide de rendre hommage à l'exploit sanglant de Fred l’année passée...« J’vais faire une p’tite Fred, ça fera marrer les copains. »
Bah on a ri, oui. Enfin... jusqu’à ce qu’il transforme un malheureux bout de boudin en offrande sacrificielle, et son pouce avec ! un bon coup de lame assurée. Le boudin panaché au sang frais.
On a failli appeler un exorciste au lieu des secours.
Le plus beau ? C’est qu’il a continué à servir les tranches en disant :
« C’est bon les gars, c’est stérile, j’ai rincé au Margaux ! » Sacré Omar impossible de le remplacer, il est unique, toujours une bouteille dans les sacoches.
Une fois les victuailles liquidées et le moral regonflé, direction le bistrot du coin pour le pti café. Puis vient le moment stratégique : la météo fait toujours la gueule, et chacun doit choisir son camp. Discussions, débats, et finalement trois groupes se forment :
Groupe 1, mené par Sir Régis, dit "le Trajectologue obstiné", décide de faire le trajet initial, complet, avec virages, panoramas et probablement quelques douches gratos. Il fait mine de ne pas voir les nuages noirs. Bon, on connaît Régis. Il ne recule devant rien. Même pas la météo.
Groupe 2, mené par José "l’incliné", annonce la couleur : "On rentre direct au gîte. Pas envie d’arriver détrempés comme des chaussettes oubliées dans un bac à linge." Trajectoire simple, efficace, sans fioriture. La beauté, c’est de savoir renoncer avec classe.
Groupe 3, sous la houlette de René "La Science", qui entre-temps a réglé son Carpuride, le GPS embarqué digne d’un cockpit d’Airbus. (Note perso : je suis preneur des réglages, René, si tu veux partager ta formule magique). Ce groupe part sur une option intermédiaire, testant une variante de parcours un peu plus douce mais toujours plaisante pour les pneus.
Et devinez quoi ? Tout le monde est arrivé au gîte sain et sauf ! Même Sir Régis, qui a fini par arriver... en solo. On s’étonne un peu, jusqu’à ce qu’il avoue, l’air penaud :
"J’ai dû faire demi-tour, j’avais paumé mon portefeuille... à l’endroit de ma dernière pause... de type... euh... technique. Ben oui, il est difficile de tenir deux choses à la fois ."
Silence respectueux. Puis éclat de rire.
Tout le monde étant bien rentré, certains un peu plus trempés que d'autres , c'était l'heure du pti apéro, et franchement, on ne l’a pas volé celui-là. Le ciel est toujours menaçant, mais dans les verres, le soleil est revenu.
Didier, lui, arrose sa nouvelle monture, un bolide rutilant encore tout propre, du moins avant les 200 bornes dans la flotte. On ne sait pas si c’est l’émotion ou la température frisquette d’un mois d’avril qui joue les traîtres, mais on sent que la température monte dans les verres… et dans les esprits.
Et là, comme par magie,ou habitude, l’ambiance décolle. Encore.
La musique se lance, notre président, notre maître du beat et du bouton volume max, reprend du service. Ce bon vieux Président qu’on pourrait surnommer :"DJ Sans-Freins", car une fois lancé, y'a plus de bouton stop.
Sous ses doigts experts, l’enceinte crache du groove, les filles se lèvent et se mettent à danser, chaussures en vrac, rires en cascade, et chorégraphies approximatives mais enthousiastes. Bref, l’ambiance repart comme la veille, version remixée, et on se dit que finalement, peu importe la météo, le plus important, c’est la bande de potes, les bons moments… et une sono chargée à bloc.
J’ai pas eu le temps de finir ma Pti chopine, que je vois, le clou du spectacle, JJ monte encore d’un cran dans la légende. Sur la table centrale de la salle à manger , flanquée d’un vieux saladier vide et de quelques cacahuètes orphelines, il entame une chorégraphie endiablée, en compagnie de Soeur Florence et Soeur Corinne,(si si il faut regarder les photos ) véritables reines du dancefloor. Tous trois synchronisés comme des pros, ils balancent des pas dignes d’un clip des années 80, entre moonwalk approximatif et déhanchés inspirés. Les bras levés, les sourires XXL, JJ enchaîne les mouvements avec une aisance troublante, oscillant entre Patrick Bruel période "Place des grands hommes" et Johnny en pleine tournée des stades. On est là, tous en cercle autour d’eux, en admiration totale, à applaudir, hurler, filmer, pleurer de rire. À cet instant, il n’y a plus de moto, plus de pluie, plus de monde extérieur : juste JJ, Florence et Corinne, trois étoiles filantes perchées sur une table bancale, illuminant la soirée comme les phares d’une GS asymétrique dans la nuit.
Mais avant de replier le camp, il y a toujours Daniel, dit "le Rebelle". Pourquoi "le Rebelle" ? Simple son bonnet rouge vissé sur le crâne comme un drapeau de résistance, même au beau milieu d’une soirée tropicale sous 22 degrés. Un look à mi-chemin entre biker révolutionnaire et schtroumpf syndicaliste. Notre bon Dan a tout rangé façon Ninja de la propreté, merci mon Pti Dan.
Le lendemain matin, au p’tit déj’, l’ambiance n’est plus tout à fait la même que la veille au sommet de la table. Les stars de la nuit précédente sont là… mais beaucoup plus silencieuses. Les yeux encore plissés, les mouvements lents, le regard perdu dans les volutes de café chaud. La fièvre du samedi soir s’est transformée en brume du dimanche matin.
Corinne, malgré sa magnifique crinière façon pub pour shampooing volume XXL, accuse clairement le choc. Elle le dit pas, mais on sent bien que ça cogne sévère sous le casque. Doliprane et café noir à haute dose deviennent les sponsors officiels du petit-déjeuner. JJ, lui, tente un sourire, mais ses lunettes de soleil en intérieur trahissent tout : la fiesta a laissé des traces.
Une fois le carburant corporel avalé, on forme deux groupes, les visières un peu plus basses que d’habitude, mais les cœurs toujours aussi pleins.
Direction Gironde-sur-Dropt, où nous attend notre dernier petit resto, histoire de conclure en beauté ce week-end de virées, de virages, et de fou-rires.
Et puis, après le repas, il faut bien se dire au revoir. Les motards du Bassin prennent leur route, cap vers les embruns et les pins, pendant que l’équipe de Bordeaux file vers la ville, avec un dernier salut de phare et quelques klaxons d’amitié.
On s’embrasse, on rigole encore un peu, on se promet de remettre ça bientôt,
Ce week-end restera gravé dans ma mémoire comme ma toute première organisation d’une sortie moto… et quelle sortie ! Entre virées magnifiques, ambiance survoltée, météo capricieuse, tables dansantes et virages parfois un peu trop improvisés, c’était un concentré de bons moments, de rires et de camaraderie, exactement ce qu’on aime vivre ensemble.
Je tiens à remercier sincèrement chacun d’entre vous pour votre présence, votre bonne humeur, vos coups de main, vos précieux conseils et votre participation active à chaque instant. Sans vous, ce week-end n’aurait pas eu la même saveur.
Et bien sûr, un merci tout particulier à Corinne, qui a largement contribué à cette réussite avec son énergie, son aide précieuse et son enthousiasme constant. T’as été au top du top, du briefing jusqu’au dernier café !
Ce premier week-end organisé restera une belle aventure partagée… et sûrement pas la dernière. Alors à très bientôt les amis, pour de nouvelles routes, de nouveaux fous rires, et peut-être… encore quelques tables à escalader. 😉✌️
V à tous, et gaz !
Fred dit “Ducatman” A bientôt pour de nouvelles aventure