salles 47150
Balade du 27 au 29 juin 2025 (3 jours), organisée par José • 150 photosRetour aux sources BIVOUAC
Petite présentation avant d’attaquer le compte rendu.
D’habitude au MC BIVOUAC on confie au nouveau venu la rédaction de ce dernier, je pensais y échapper étant un ancien adhèrent dont la première sortie remonte à 2004! Que nenni ! José m’a fait les freins au détour d’une épingle et m’a confié cette lourde tâche. Bon à vrai dire, je ne fus pas spécialement surpris, car j’étais l’inconnu du groupe pour la plupart des participants.
C’était le grand retour après une douzaine d’années d’absence. Mon premier but était d’enquiller des kilomètres pour finaliser le rodage de ma nouvelle monture et parfaire l’apprentissage de cette dernière. Comme je garde toujours un œil sur le site de Bivouac, et que ce dernier avait intégré de nombreux nouveaux membres et qu’il restait les piliers indéboulonnables, j’avais tous les arguments pour renouer avec le MC. La sortie de Fumel m’apparaissait moins technique qu’une sortie dans les Pyrénées.
Bon j’arrête le préambule pour attaquer le compte-rendu.
Vendredi :
Départ du domicile vers 08h45, j’ai un peu de temps pour rejoindre la station de l’Intermarché à Montussan avec un rendez-vous à 09h30. La circulation est fluide pour sortir de Bordeaux et attaquer la rocade et la route de Libourne en mode tourisme. Après quelques hésitations pour trouver l’entrée de la station, je stoppe le destrier au milieu des autres bêtes de course, il y a du lourd. Les retrouvailles sont un véritable plaisir, conclues par de grandes embrassades avec Jean-Jacques, Christophe, François, Jean-Pierre, José et Corinne. Nous n’avons pas pris une ride en dix ans, seulement quelques années d’expérience ! Petite présentation aux autres membres que je ne connais pas, et je sais que mon challenge du week-end sera d’apprendre tous les prénoms, pour certains cela sera plus ardu, mais je pense avoir réussi l’épreuve. Enfin José nous réunis pour un briefing afin d’organiser les deux groupes, sagement il m’a affecté dans le sien qui partira en dernier. Le premier groupe des furieux de la poignée de gaz s’ébranle à toute vitesse. Nous partons rejoindre Duras, la prochaine pause-café, empruntant les petites routes de l’Entre-deux Mers traversant Créon, la Sauve Majeure étape d’un chemin de Saint-Jacques de Compostelle, Rauzan avec son château-fort si cher à ma mémoire, Blasimon avec son abbaye au fond d’un vallon. Quel régal de contempler la beauté de la campagne girondine en cette matinée de fin juin aux guidons de nos bolides. Nous effleurons ensuite la plus petite commune de France Castelmoron-d’Albret et nous filons en évitant Monségur vers notre prochain arrêt. Nous retrouvons le premier groupe en pleine conversation tout en sirotant un café. Le premier groupe s’élance de nouveau, et nous repartons dans la foulée pour la prochaine étape afin d’y déjeuner. Nous traversons les paysages champêtres du département du Lot & Garonne par La Sauvetat-du Dropt, puis Miramont-de-Guyenne pour stopper à Lauzun. Au pied d’un lac bucolique, des tables nous accueillent pour déguster notre pique-nique, à l’ombre de grands arbres nous apportant une fraicheur bienvenue. Il est bientôt l’heure d’enfourcher nos montures pour aller rejoindre la pause-café à Castelnaud-de-Gratecambe en transitant par Castillonnès et Cançon. Un grand merci à René qui offre le café à la joyeuse troupe. Nous poursuivons par Monflanquin en direction de Fumel, où un arrêt s’impose afin d’abreuver nos bêtes assoiffées de super. Cet arrêt sert aussi d’alibi pour dévaliser le rayon des spiritueux du supermarché en prévision de la fiesta Apéro des soirées. Départ par une petite route agréable pour la dernière escale de la journée en direction du camping des Bastides à Salles.
Il est environ 16h30 à notre arrivée, José récupère les clefs des divers mobil-home et dispatche leurs occupants. Donc pour ce week-end je vais cohabiter avec Didier, Nathalie, Philippe et Dominique au mobil-home affublé du nom charmant de Riviera m’évoquant un charmant parfum de Dolce Vita.
Mes colocataires ont déjà rejoint le mobil-home, et je dois retrouver ce foutu mobil-home. Les chemins serpentant dans le camping ressemblent à un terrain de moto-cross avec montées, descentes et saignées profondes. Je finis par retrouver ce dernier en étant heureux de ne pas avoir mis au tas la moto. Mes colocataires ont déjà investi le mobil-home et se préparent à aller se baigner à la piscine dont je serai privé suite à l’oubli du maillot de bain. Visiblement je n’ai pas été le seul à galérer dans les chemins du camping, José a réussi à négocier la sortie du camping par la voie d’entrée ayant un accès plus facile que celle de la sortie ressemblant à une longue montagne russe. Avant le repas du soir, nous nous regroupons au pied du mobil-home, dénommé Grand Chalet, pour assister à la grand-messe de l’Apéro. Sur la table « autel » les bouteilles scintillent de mille feux dans la lumière du soleil. Un grand cercle de fidèles se pressent autour de celle-ci, chacun assis sur une chaise, sirotant sa boisson préférée. La bonne humeur de chacun confirme la réussite de ce moment. Communier ensemble autour d’un verre est un rituel magique apportant bien du plaisir. Puis vint le moment de rejoindre le barnum où la table, ressemblant à celle dressée pour un banquet de mariage, nous attend encore inondée de soleil. On nous sert un plat d’encornets en sauce délicieux. Quelques bonnes bouteilles offertes par certains participants égayent les mets servis mais aussi nos esprits. La nuit s’étant installée, la soirée s’achève au Grand Chalet pour un dernier verre avant de regagner nos mobil-home toujours aussi surchauffés.
Samedi :
Au petit matin un petit café partagé avec les autres membres du logement permet de bavarder. Le petit déjeuner nous attend sous le barnum afin de caler nos estomacs pour la matinée. Hier soir nous avions choisi à la majorité d’aller sur Cahors, l’un des deux choix que nous avait proposé José. Le premier groupe s’éloignant, nous entamons notre trajet par les petites routes qui frôlent par moment le département de la Dordogne. Ces dernières sont le plus souvent en sous-bois, malheureusement un coup de tabac a eu lieu quelques jours avant et elles sont recouvertes de feuilles, qui exhalent un parfum d’automne en plein cœur de l’été. De menus branchages se cachent traitreusement sous les feuilles. Tout ceci invite à la prudence et l’étroitesse de la route n’invite pas à des excès de confiance. Des panneautages posés en bord de route annoncent que nous empruntons une partie du parcours d’une spéciale de rallye auto. Les pilotes vont bien s’amuser pour contrôler la glisse sur cette route à l’adhérence précaire. D’ailleurs des concurrents ont dormi au camping, une remorque plateau transportant deux bolides y a stationné toute la nuit, et ils ont quittés le camping lors de notre déjeuner. Puis notre route s’infléchit vers le sud en direction de Cahors, et nous l’atteignons vers midi, la chaleur commence à être étouffante, le thermomètre s’emballe et affiche un 35° sous les allées ombragées de Cahors. Notre destination se situe au belvédère du mont Saint-Cyr. À notre arrivée, quel étonnement d’entendre un concert de cigales au milieu d’arbres torturés par la sécheresse ambiante, avec l’impression d’avoir traversé l’espace-temps et de se retrouver transporté sur la côte d’Azur, les parfums en moins. Nous nous refugions à l’ombre, des tables y sont installées pour déjeuner. Le premier groupe arrive bien plus tard, mais où diable se sont-ils attardés ? Jean-François a donné rendez-vous à ses amis cadurciens et néanmoins motards autour d’une bière dans le bar du site. Une bonne centaine de mètres nous sépare du panorama du belvédère, mais il faudra affronter une chaleur accablante pour profiter du panorama. Une vue plongeante de Cahors s’offre à nous à l’image d’une carte postale, une boucle du Lot encercle le cœur de la ville lui assurant une protection naturelle idéale, et on distingue au loin la minuscule silhouette du pont Valentré si caractéristique. Comme la canicule est oppressante, l’après-midi sera consacrée au retour vers le camping pour profiter de la fraicheur de la piscine, par un trajet passant au sud de Cahors en direction de l’ouest et remontant au niveau de Tournon d’Agenais vers Fumel où une halte est nécessaire pour remplir les bidons des bécanes. Après l’arrivée au camping, tandis que le gros de la troupe va s’ébattre à la piscine, je me joins à François et au Joe BAR Team qui préfèrent aller visiter le château de Gavaudun à quelques encablures du camping. François est toujours aussi féru de culture qu’autrefois. Le château-fort est perché sur un éperon rocheux et son accès insolite s’effectue, comme dans une grotte, par un boyau tortueux à travers la roche, pour ensuite emprunter un escalier en colimaçon sombre et étroit pour accéder à la cour intérieure. Bruno désirant escalader les étages du donjon, je l’accompagne, François et Anne-Marie préfèrent déambuler dans la cour intérieure à l’ombre des murs ruinés. Depuis le sommet du donjon nous découvrons le vallon encaissé de la rivière Léde qui se dissimule sous un couvert arboré. Retour au camping après la visite, avec détour au bar du camping pour se désaltérer et retrouver une partie des membres qui ont déjà investis la place, d’autres barbotant toujours dans la piscine. Une nouvelle messe va se dérouler au Grand Chalet où tout le monde se retrouve avec le même plaisir que la veille et où les fidèles autour de l’autel-bar s’enivrent d’un bonheur partagé. La petite aiguille de la pendule s’avance discrètement vers le chiffre neuf et annonce qu’il nous faut nous presser à rejoindre la table pour le dîner. Ce repas sera spécial car à 21 heures la finale du top 14 entre le Stade Toulousain et L’Union Bordeaux-Bègles débutera et les aficionados du rugby ne désirent pas rater ce derby du Sud-Ouest. Notre table a été dressée spécialement sur la terrasse du bar bien alignée face au grand écran. Quelques vacanciers supporters de Toulouse dinent à d’autres table mais l’ambiance reste bon enfant et des échanges cordiaux s’engagent. Il nous est servi une spécialité culinaire qui m’est inconnue, une paella avec des pâtes en remplacement du riz (en recherchant sur internet il s’agirait d’une fideua spécialité de la région de Valence). Le match est assez équilibré, chaque équipe prenant l’avantage à tour de rôle mais la fin de la deuxième mi-temps voit Toulouse se détacher sur le score de 39 à 33. A notre table, des provocations humoristiques « Allez Toulouse » fusent de temps en temps, à l’initiative de quelques taquins du groupe dont je tairais les noms. La fin du match clôture le diner, et la soirée se poursuivra au Grand Chalet, mais je m’en abstiendrais préférant aller dormir, la chaleur de cette journée m’ayant suffisamment ensuqué.
Dimanche :
Réveil à 07h00 et après quelques ablutions matinales, commence la séance de remplissage des valises, qui me met toujours les nerfs à vif, les fringues ayant pris le soin de doubler de volume pendant le week-end. La moto est enfin en ordre de marche, prête à partir. Il ne restera qu’à enfiler blouson, gants et casque. Il est temps de se rendre au petit déjeuner pour avaler un grand café. Retour au mobil-home pour nettoyer le mobil-home avec mes colocataires. Départ prévu vers 09h00, mais il faut attendre l’état des lieux qui va prendre un peu de temps avec le nombre de mobil-homes à inspecter. Tout le monde se regroupe aux portes du camping et le premier groupe s’envole, enfin presque car la Triumph de Christophe a fait un refus de départ. La tuile ! Le tableau de bord reste muet, aucun voyant ne s’allume, et le coupe-circuit n’a pas été manipulé par erreur. Le groupe s’agglutine autour de Christophe comme des mouches autour d’un pot de miel. Ne t’inquiète pas Christophe on va la débusquer cette panne. Ça sent le bug du calculateur, Christophe réinitialise la moto avec la clef de secours (vive le démarrage keyless), le sapin de Noël des voyants illumine les compteurs et le trois cylindres s’ébroue dans son feulement de Tiger. Le départ est donné et Christophe s’accroche à notre groupe dont l’allure va l’ennuyer mortellement avec son train-train de sénateurs ! Nous filons plein Ouest vers Montflanquin, Cançon, le fond de l’air commence à sérieusement s’échauffer et la déshydratation pointe son nez, il est temps de prendre la pause-café à Saint Barthélémy d’Agenais. Sur la place, face au troquet, un immense brumisateur, constitué de deux rangés parallèles d’une dizaine de buses, diffuse par le sol un brouillard salvateur où nous nous précipitons tous pour profiter de ses bienfaits. Le premier groupe se tient déjà en terrasse, Christophe retrouvant avec joie ses camarades de route. Un merci au Joe BAR Team en la personne du duo Bruno et Anne-Marie qui nous ont offert les consommations. Il est temps de repartir pour rejoindre le restaurant à Villandraut en avalant la route à un bon rythme par Marmande, Samazan, Grignols et Bazas ; l’oppressante chaleur ambiante de cette journée nous pousse à atteindre ce dernier au plus vite pour profiter de sa climatisation. Malheureusement elle se révélera décevante, d’une efficacité médiocre. Heureusement le repas est excellent, en particulier l’épaisse tranche de jambon cuit, relevé d’une délicieuse sauce. Le café final annonce le moment de notre séparation et clôture ce week-end caniculaire. Après de chaleureuses accolades, nous nous dispersons comme des moineaux pour rejoindre notre chez-soi, l’esprit chargé de souvenirs, et déjà prêt à vivre une future sortie.
Patrick